8 choses à savoir sur la tendinopathie

palpation du tendon d'achille

1 - Le terme tendinite est souvent erroné.

On doit plutôt parler de tendinopathies, car les pathologies du tendon peuvent être multiples, et pas toujours inflammatoires.

C'est le cas des tendinoses, qui sont des désorganisations structurelles des corps tendineux, ou des enthésopathies mécaniques, qui concernent les insertions tendineuses sur les os. Dans ce cas, les traitements anti-inflammatoires ne servent à rien, car il s'agit de pathologies mécaniques, liées à une surcharge ou à des contraintes excessives sur les tendons.

Parfois, on peut avoir des ténosynovites, qui sont des inflammations des gaines synoviales qui entourent les tendons. Dans ce cas, le repos et le traitement anti-inflammatoire seront peut-être plus judicieux, dans un premier temps.

Consulter un professionnel de santé est le meilleur moyen pour définir son type de tendinopathie.

2 - Un tendon est une structure anatomique mal vascularisée.

Le tendon est composé essentiellement de fibres de collagène, substance que l'on retrouve aussi dans le tissu osseux ou dans le tissu cartilagineux, ce qui en fait une structure très solide, capable de résister à de grosses contraintes.

Cependant, c'est un tissu qui est richement innervé, donc très sensible quand les contraintes deviennent excessives. Mais surtout, c'est un tissu mal vascularisé, ce qui explique qu'il prend beaucoup de temps pour cicatriser et se régénérer, contrairement à un os ou un ligament.

3 - Les signes qui doivent alerter.

Lorsque, après le sport ou après le travail, vous ressentez une douleur. Lorsque le lendemain d'une activité physique, vous ressentez une douleur et une raideur. Lorsque, chaque jour, au début de votre activité professionnelle ou à l'échauffement de votre sport, vous ressentez une douleur et le besoin de se dérouiller. Lorsque qu'un gonflement apparaît autour du tendon. Tous ces signes indiquent que votre tendon est en souffrance et qu'il a du mal à encaisser les contraintes mécaniques (soit trop intenses, soit trop répétées, etc.).

Aussi, si vous modifiez brutalement vos activités, vous êtes plus à risque de faire une tendinopathie. Un nouveau geste répété, une intensité soudainement augmentée, un rythme plus rapide, un changement de matériel (chaussures de sport, outil), ou de terrain (surfaces, dénivelés), sont des facteurs qui peuvent favoriser l'apparition d'une tendinopathie.

4 - Le résultat de l'imagerie ne doit pas vous inquiéter.

Si, lors de votre échographie ou de votre IRM, on vous parle de nodule, de kyste, de calcification ou de fissure, cela ne doit en rien vous inquiéter. Dans la majorité des cas, avec une rééducation bien conduite, une bonne compréhension de votre problème et donc une bonne gestion, on retrouve la totalité de ses capacités.

Parfois, il peut rester des séquelles cicatricielles à l'imagerie bien des années après, alors que le tendon est parfaitement fonctionnel, car il a développé du tissu sain autour de la lésion initiale.

5 - Il ne faut surtout pas tout arrêter.

En effet, un arrêt total des activités n'est pas conseillé, car un tendon qui n'est soumis à aucune contrainte va plutôt se dégrader et son niveau de tolérance à l'effort va baisser. Il est préférable de diminuer l'intensité du sport pratiqué ou de l'activité, si possible, et de l'exercer à une intensité non douloureuse pour le tendon. Si la pratique n'est pas possible, même à intensité faible, il faut essayer de trouver une activité de compensation, moins contraignante pour le tendon. Enfin, si la douleur est telle que le tendon nécessite un repos absolu quelques temps, il est important de faire d'autres activités, ne le sollicitant pas, dans l'optique de garder une bonne capacité cardio-respiratoire à l'effort et de bonnes capacités musculaires. Cette activité de substitution va permettre de continuer à vasculariser les tissus, donc le tendon, et ainsi favoriser sa guérison.

6 - La remise en charge progressive est la clé.

La tendinopathie apparaît souvent après une sur-utilisation du tendon (intensité, répétitions, etc.) qui altère ses propriétés mécaniques. C'est un phénomène dégénératif, qui heureusement, est réversible. Après avoir respecté une période de décharge relative pour permettre la diminution des douleurs, l'objectif de la rééducation fonctionnelle va être de rétablir les propriétés mécaniques et physiologiques du tendon. Concrètement, le but est de remettre en charge très progressivement le tendon, à l'aide de protocoles d'exercices évolutifs (amplitudes, modes de contraction musculaire, charges, exercices pliométriques, retour au sport). Le kinésithérapeute vous guidera dans cette progressivité et vous accompagnera pour franchir les étapes une à une.

7 - L'état général de la personne est un facteur important pour guérir.

Pour bien récupérer ses capacités tendineuses, des facteurs, autre que la rééducation fonctionnelle, sont importants. En effet, un sommeil de qualité est indispensable pour bien guérir. C'est lors de notre sommeil que le corps met en place tous les mécanismes physiologiques favorisant la régénération de nos tissus. Une alimentation correcte et équilibrée est un facteur clé aussi, notamment pour diminuer l'acidité qui peut être responsable d'un état inflammatoire chronique. Le stress physiologique, la fatigue, un environnement social, familial ou professionnel délétère peuvent être aussi des facteurs limitant la bonne guérison.

8 - Ne plus avoir de douleurs ne signifie pas que la guérison est totale.

Au même titre qu'un tendon est en souffrance tissulaire depuis longtemps lorsqu'apparaissent les premiers symptômes, leur disparition ne signifie pas que le tendon est complètement guéri. Il faut poursuivre le travail d'adaptation tissulaire, veiller à la progressivité, pendant une longue période pour optimiser les capacités biomécaniques du tendon.

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