Posté le 14/09/2022
par Fabien Calmels
1 - La recherche d'un diagnostic précis n'est pas indispensable dans un premier temps
Une fois les causes graves écartées, le diagnostic précis d'une lombalgie commune n'est pas toujours facile à établir (sursollicitation articulaire, inflammation ligamentaire, contractures musculaires, protusion ou hernie discale, mécanosensibilité d'une racine nerveuse, etc...) et est souvent multifactoriel. La dédramatisation du problème, la bonne éducation face à la douleur et la prise en charge précoce de la personne permettent d'améliorer le pronostic et éviter tout retard de traitement. Il est surtout important de connaitre les activités et les causes d'apparition des symptômes (sédentarité, sursollicitation, faux mouvement, posture prolongée...) et l'environnement bio-psycho-social de la personne pour traiter. Le diagnostic semble important à poser en cas de peristance chronique des symptômes pour mieux traiter et évoluer vers une guérison lente.
2 - Les imageries ne sont pas obligatoires et n'influenceront pas le traitement
Les protusions discales (discopathies), les hernies discales, l’arthrose sont des dégénérescences physiologiques de la colonne vertébrale. Des études ont montré des signes de dégénrescence importants associés à aucun symptôme de la colonne lombaire. Aussi, l'étiologie de la douleur n'est pas forcément en lien avec une anomalie à l'imagerie. Et parfois, on aura une symptomatologie forte pour des examens parfaits. La prise en charge entre une protusion discale avancée ou une hernie discale sera la même. Parfois l'examen effectué dans une certaine position (debout, allongé) ne montre rien alors qu'il existe un réel conflit mécanique douloureux dans une autre position. Le traitement se basera essentiellement sur le symptôme.
L'IRM est utile que si on soupçonne une forme grave (fracture, maladie, cancer…) ou qu'en cas de lombalgie chronique qui n'évolue pas pour mieux cibler le pronostic.
3 - Le repos complet est à proscrire
Il est nécessaire de reprendre le plus rapidement ses activités (travail, sport, loisirs,etc...), tout en adaptant biensûr son activité à ses douleurs. Le repos facilite le déconditionnement physiologique des tissus (os, disques intervertébraux, ligaments, muscles,etc...), mais aussi le déconditionnement physique et psychologique de la personne. Il est peut-être à l'origine d'un enraidissement de la colonne vetébrale, ce qui pourrait engendrer un cercle vicieux de raideur/douleur délétère.
On peut observer quelques courtes plages de repos si les douleurs son trop intenses, mais il est essentiel de très vite repartir vers ses activités, pour éviter la chronicisation du problème...Et un kiné saura vous accompagner pour cela (gestion de la douleur, apprentissage de gestes prophylaxiques, exercices pour retrouver des capacités).
4 - Il n'y a pas de lien entre cambrure et problèmes de dos
Une hyperlordose lombaire (cambrure marquée) ou une délordose lombaire (cambrure effacée) ne sont pas des facteurs de risques pour les lombalgies. Par contre, une modification rapide ou spontanée de la cambrure (faux mouvement, choc direct,etc...) peut-ête à l'origne de douleurs lombaires. Tout est question d'adaptation des tissus. Des vertèbres ou disques intervertébraux qui ont toujours évolués avec un degré de courbure de la colonne seront adaptés aux contraintes. Cependant une modification brutale des courbures entrainant une répartition différente des contraintes peut être source de douleurs.
5 - Se pencher en avant n'est pas forcément mauvais pour les lombaires... Mais peut l'être également!
Toujours la même histoire d'adaptation des tissus. Si la colonne lombaire est exposée à des contraintes graduelles en flexion (pencher avant ou enroulement), les tissus vont s'adapter et vont être de plus en plus résistants à ces contraintes là. A l'inverse, sur une colonne pas assez adaptée, une contrainte trop prolongée (position statique en flexion) ou trop importante (port de charge trop lourde), on s'expose à un risque de lombalgie.
6 - Porter des charges lourdes n'est pas déconseillé
Même chose que pour le pencher avant, tout est question d'exposition graduelle et de progressivité dans les ports de charge. La colonne peut supporter des charges extrêmement lourdes, des études le prouvent mais on peut s'en apercevoir autour de nous dans notre quotidien (haltérophiles, force basque, mais aussi les métiers de déménageurs par exemple).
7 - L'ostéopathie peut être intéressante mais ne doit pas être le traitement de fond
En phase aigüe, l'ostéopathie peut-être utile et efficace. En effet, de par ses techniques manuelles, l'ostéopathe va redonner de la mobilité aux tissus et corriger certaines compensations mais surtout son intervention va probablement modifier le symptôme douloureux en perturbant le message douloureux installé entre le dos et le cerveau (mécanismes encore flous).
Cependant, il s'agit d'une thérapie passive, qui ne fera pas progresser vos tissus. En cas de lombalgie chronique ou de lombalgies récidivantes, il est important d'intégrer une thérapie active (rééducation fonctionnelle, renforcement musculaire, sport), dans le but de soumettre la colonne à des contraintes progressives et ainsi la renforcer.
8 - L'amélioration du pronostic est multifactorielle
Hormis la rééducation, de nombreux autres facteurs vont intervenir dans le pronostic d'une lombalgie. Le sommeil est très important, il est un des facteurs principaux de bonne santé car c'est lorsque nous dormons que notre corps se régénère et se répare. Le contexte bio-psycho-social de la personne lombalgique a son importance et influencera les capacités de récupération. Un mauvais état physique, un mauvais état psychologique ou des difficultés sociales (ou plusieurs choses combinées) ne favoriseront pas le pronostic. C'est la même chose pour le contexte professionel, et notamment si la prsonne ne veut pas reprendre son emploi.
Poster un commentaire